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Editorial

Le bon docteur Tanner

Françoise Deriaz, rédactrice en chef

Longtemps considéré comme un art mineur, voire un divertissement décervelant dont l’université devait se garder comme de la peste, le cinéma a pris du galon académique, constatait Alain Tanner en recevant le titre de docteur honoris causa de l’Université de Lausanne. L’événement est de taille: c’est la première fois qu’un cinéaste est ainsi distingué dans ce pays. Et quel cinéaste! Son oeuvre, connue et reconnue dans le monde entier, repeint la Suisse aux couleurs de la poésie, de la beauté et il y souffle l’esprit des révoltes juvéniles de l’époque contre le vieux monde. Tanner est aussi, ne l’oublions pas, la cheville ouvrière de la première Loi sur le cinéma en 1962 – et par là de l’encouragement sonnant et (souvent) trébuchant de la Confédération au documentaire, puis à la fiction dès 1970. La reconnaissance universitaire qui vient d’honorer le plus réputé des cinéastes détenteurs d’un passeport à croix blanche (avec Godard et Fredi M. Murer), devrait inciter les sphères politiques à cesser de traiter le septième art comme une fioriture accessoire de l’édifice budgétaire. D’autant que la ténacité de Tanner fait des émules. Telle Ursula Meier, qui fut son assistante et dont le film «Home» a été salué au Festival de Cannes comme une pépite du cinéma d’auteur… made in Switzerland.

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Sommaire n°392-393