Loin des paillettes et des tapis rouges, le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand trace sa longue route avec succès depuis plus de quarante ans. Porté par des équipes successives convaincues de la grande valeur du format court, le festival est devenu un rendez-vous mondial, drainant de très nombreuses et nombreux professionnel·le·s de l’audiovisuel, dont un grand nombre en provenance de Suisse. En bref, Clermont-Ferrand est le plus grand festival dédié au court métrage du monde.

Le soutien financier le plus important du festival est la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Lorsque son président, M. Wauquiez, décide abruptement de couper de moitié la subvention au festival, cela relève du fait du prince, et montre une fois encore le mépris qu’il porte à la culture. L’industrie cinématographique joue un rôle important dans l’économie créative et le festival de Clermont-Ferrand est le cœur de l’industrie du court métrage. Il est important que les courts métrages disposent de plateformes où l’accent est mis exclusivement sur eux.

Tenter de couper les ailes d’un tel rassemblement consacré uniquement au court métrage est un signal désastreux lancé par les pouvoirs publics. Cela ne fragilise pas uniquement le festival, mais le secteur de la culture tout entier, qui n’en a certainement pas besoin actuellement.

Tenter d’éteindre les projecteurs braqués sur toutes et tous ces jeunes cinéastes du monde entier qui veulent témoigner du monde d’aujourd’hui par le biais du cinéma est une erreur politique doublée d’une méconnaissance totale du rôle majeur que joue le court métrage. Mais en s’attaquant au festival, M. Wauquiez ne s’attendait sans doute pas à une telle levée de boucliers, de laquelle Pro Short est évidemment solidaire. Un nombre incalculable de cinéastes, d’actrices et d’acteurs de la culture du monde entier ont signé une pétition pour féliciter Clermont-Ferrand d’avoir si bien porté sur le devant de la scène un format souvent oublié et sous-estimé, mais indispensable tant pour le renouveau artistique que professionnel du milieu.

Par ailleurs, le court métrage suisse trouve chaque année une place de choix à Clermont-Ferrand, tant dans les différentes compétitions qu’au Marché du film court, lieu où se nouent de précieux contacts de coproduction, de partenariats et d’amitiés. Nous nous devons toutes et tous d’être solidaires d’un festival comme celui de Clermont-Ferrand, pour que de telles coupes budgétaires dramatiques ne se produisent plus.