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Editorial

Une année spéciale

 

C’est une année significative pour le cinéma suisse, marquée par deux événements majeurs d’envergure internationale qui lui assurent une belle visibilité. Avant la remise des European Film Awards à Lucerne, en décembre, la Suisse fait son entrée au Marché du film du Festival de Cannes en tant que Pays à l’honneur. Le drapeau suisse, avec sa croix blanche sur fond rouge, est arboré sur toutes les affiches, aussi bien physiques que virtuelles, bien que parfois, pour des raisons graphiques, le rouge puisse se métamorphoser en rose ou en turquoise.

Les professionnel·le·s du cinéma suisse sont toujours nombreux·euses à Cannes, comme le souligne le directeur délégué du marché, Guillaume Esmiol, dans ce numéro. Ils et elles gravissent les marches de la Croisette, recouvertes de tapis rouge, comme le fait cette année Claude Barras avec son nouveau film d’animation « Sauvages ! » présenté en première mondiale dans la section Jeune Public. Avec trois autres coproductions, deux en compétition dans la section Un Certain Regard, « Le procès du chien » (Bande à part) et « The Shameless » (Akka Film), ainsi qu’un moyen métrage dans la Semaine de la critique, « Las novias del sur », la Suisse se présente également sous son aspect international.

En coulisses, lors de l’un des plus grands marchés du film au monde, les professionnel·le·s du cinéma suisse s’engagent avec succès dans le réseautage depuis des décennies. Ils et elles participent activement à des conférences et à des tables rondes qui stimulent l’émergence d’idées novatrices et soutiennent le développement des politiques cinématographiques. Cette année, une vingtaine de cinéastes suisses ont en outre enrichi les programmes du marché de leurs projets.

Par ailleurs, la Suisse, championne incontestée de l’innovation selon une étude de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, a exposé sur la Croisette nombre de ses entreprises avides de nouvelles expériences en matière de technologies de pointe. Des entreprises telles que Sensoryx, qui se dédie à l’amélioration des interactions dans les mondes virtuels, ou Copresence, qui redéfinit les normes de la communication avec ses avatars hyperréalistes, ainsi que Largo.ai et ses analyses de scénario alimentées par l’intelligence artificielle tentent de propulser chaque fois notre industrie vers de nouveaux horizons.

Toutes ces activités requièrent des ressources financières substantielles. Ainsi, Swiss Films, en partenariat avec un large consortium de 28 acteurs, a mobilisé 550’000 francs pour cette année exceptionnelle. Nicola Ruffo, directeur de Swiss Films, souligne que le travail de prospection a été très coûteux, mais rendu possible grâce au soutien de l’Office fédéral de la culture et de la SSR, qui ont accompagné l’initiative dès ses débuts. Cette collaboration a finalement permis à la Suisse de se positionner en tant que laboratoire d’innovation cinématographique, ouvrant aussi, espérons-le, la voie à un cinéma résolument novateur.

 

Teresa Vena et Adrien Kuenzy
Rédaction en chef

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