Le Collectif du nouveau Cinématographe, choisi par la Ville de Lausanne à la suite d’un appel à projets, reprendra l’exploitation de la mythique salle du Casino de Montbenon dès 2024. Proposant une programmation éclectique, les quatre membres du collectif, Meli Boss, Faye Corthésy, Gysèle Giannuzzi et Alice Riva, espèrent toucher des publics pluriels. Quelques questions à Alice Riva, coresponsable de la programmation.

Entre programme régulier, évènements et projections scolaires, quel équilibre espérez-vous trouver dans la programmation ?

Nous proposerons un large choix de sorties, de reprises, de focus, réalisé tant par des cinéastes émergent·e·x·s que reconnu·e·x·s. Il y aura des rencontres avec les cinéastes et les équipes des films, mais aussi des évènements qui mettent en lien le cinéma avec d’autres pratiques, comme la littérature ou la performance. Des séances jeune public auront lieu tous les mercredis en plus de séances scolaires. Il nous tient à cœur de laisser de la place aux ciné-clubs, qu’il s’agisse de groupes déjà établis ou de nouvelles associations. L’été, lorsque la plupart des exploitations ferment, nous souhaitons proposer une offre de projections thématiques. Nous voulons rendre le Cinématographe accessible à des publics diversifiés pour partager ensemble l’expérience du cinéma en salle ! Si les gens viennent voir un film dans une salle, c’est aussi pour l’expérience collective, le plaisir de partager un bon moment ensemble. Nous offrirons aussi un travail de médiation pour accompagner les publics.

 

Comment vous placez-vous vis-à-vis des autres institutions en place à Lausanne, qui proposent déjà une offre régulière de sorties ? 

Nous faisons partie d’une même génération évoluant dans l’ère post Me Too, dans un monde où la crise climatique nous fait craindre l’avenir et les technologies deviennent nos acolytes de travail et de création. Nous considérons les films comme des véhicules d’imaginaires et d’idéaux et nous voulons nous engager à transmettre des contenus aux valeurs cohérentes avec les enjeux de justice sociale et environnementale. Pour créer notre place nous comptons donc sur nos valeurs communes ainsi que sur la qualité des programmes, la diversité des thématiques traitées et des cinéastes invité·e·x·s. À Lausanne les cinémas font un excellent travail et nous souhaitons nous inscrire dans cet écosystème en bonne intelligence, permettre à plus de films de sortir en salle, proposer une offre estivale, soutenir la production suisse. Nous voulons compléter l’offre existante et participer à l’accessibilité culturelle lausannoise. 

 

Vous êtes un collectif de quatre personnes, comment imaginez-vous cette collaboration ?  

Pour porter ce projet d’exploitation nous nous sommes réunie·x·s avec une conviction éprouvée en la force du collectif. Nous avons des expériences dans l’exploitation de salles, la programmation en festivals, l’enseignement universitaire, la gestion de projets et la médiation culturelle et nous mettrons en commun nos compétences pour assurer un avenir cinéphile vivant et inclusif à cette salle chargée d’histoire. Notre collectif se fonde sur une véritable énergie collective, des valeurs esthétiques et politiques. Nous souhaitons que le Cinématographe continue à exister sous le signe du partage et pour l’avenir du cinéma en salle ! Nous sommes prête·x·s à mobiliser notre énergie pour proposer une programmation qui fasse réfléchir, qui bouleverse, qui fasse rire aux éclats. 

 

Est-ce que vous pouvez déjà nous présenter la semaine type au nouveau Cinématographe ?

Il y aura quatre sorties de film par mois, accompagnées dans la mesure du possible par les cinéastes et équipes des films. Nous prévoyons deux séances par jour en semaine, à 18 h et 20 h 30, et trois séances en weekend, au même horaire avec une séance supplémentaire dans l’après-midi. Une séance sera aussi dédiée les mercredis après-midi au jeune public. Voilà le programme type, mais il y aura aussi tout le reste : les projections des ciné-clubs, les collaborations avec les festivals que nous recevons et bien d’autres événements.