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France : le CNC prend des mesures ciblées

Fanny Haussauer
06 avril 2020

Alors que l’OFC a débloqué un fond de soutien à hauteur 280 millions en faveur de la culture, que les artistes et entreprises cultuelles suisses peuvent dès à présent déposer des demandes d'aide d’urgence, comment nos voisins gèrent-ils la crise économique des milieux culturels ? Petit tour d’horizon en France où le CNC a annoncé des mesures exceptionnelles au service du 7e art, comme l'explique Le film français.

Le principal levier mis en en place par le CNC pour aider l’industrie à faire face à la crise du Covid-19 concerne le compte de soutien automatique, généralement dédié à l’investissement dans de nouveaux projets. Sur autorisation du président du CNC, il pourra être ponctionné de façon anticipée. Producteurs, distributeurs, éditeurs et exploitants faisant face à des besoins de trésorerie seront autorisés à puiser jusqu’à 30% de la somme inscrite sur le dit compte.


Dérogation à la chronologie des médias

Une dérogation permettra à 31 films sortis (ou supposé sortir) récemment en salles de raccourcir les quatre mois d’attente requis entre leur sortie en salles et l’exploitation en DVD ou en VoD, dérogeant ainsi à la chronologie des médias.

Une dernière mesure exceptionnelle, qui vise cette fois directement les scénaristes, a été prise par le ministre de l’économie et le ministre de la Culture. Elle permet d’inclure les auteurs dans le fonds de solidarité nationale mis en place pour les petites entreprises et les indépendants, bien qu’ils ne remplissent pas exactement les conditions d’accès au fond. « Il est absolument fondamental, si l’on veut protéger la filière, de venir en aide au premier des maillons de la chaîne, les auteurs », souligne Dominique Boutonnat, président du CNC.

 

Réaction de la branche française

Dans un communiqué du 3 avril, les organisations représentant le milieu cinématographique français adressent leurs remerciements au CNC et à ses équipes pour avoir œuvré très rapidement. Toutefois, les mesures adoptées par l’organisme gouvernemental ne sont pas suffisantes pour la branche. Elle appelle d’une seule voix « les pouvoirs publics à augmenter la capacité d’intervention du CNC en faveur de toutes les professions du secteur par un fonds exceptionnel, distinct des dispositifs de soutien annoncés par l’État et des dispositifs habituels du CNC ».

 

Les mesures pour le cinéma suisse

En Suisse, l’OFC n’a pas encore annoncé de mesures spécifiques pour l’industrie cinématographique.

Dans un communiqué du 6 avril, les associations d'auteurs et de producteurs de films demandent « à la Confédération, aux cantons, à la télévision, aux cinémas et aux distributeurs de tout mettre en œuvre pour sauver les films suisses nouvellement sortis et les projets de films interrompus ». Les associations craignent qu’avec l’annulation en chaîne des festivals, « les premières de films prévues dans le cadre de ces événements seront soit annulées ou n'auront lieu qu'en ligne, c'est-à-dire sans grand public ni réaction des médias et avec des revenus cinématographiques minime ».  Afin de contrer ce manque de visibilité, l’ARF/FDS souhaite voir plus de films suisses sur les chaînes de télévision publiques nationales. Ainsi, l’association suisse des scénaristes et réalisateurs a fait une proposition auprès des chaînes : combler les trous de la grille des programmes avec des longs métrages et des documentaires suisses tout au long de la crise, cela aussi dans le but de contribuer au soutien financier de la branche via les droits de diffusion et les primes Succès passage antenne.

Mais cette médaille à un revers. Les droits d’auteur et les primes de Succès sont des enveloppes fermées que les films se partagent. Une augmentation massive du nombre de films diffusés pourrait mener in fine à une baisse de revenu pour les productions.

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