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Quand la science fait face à la peur

Clotilde Loup
11 février 2021

Comprendre comment fonctionne le cerveau pour ne pas avoir peur de l’intelligence artificielle ou faire face à ses angoisses, voilà l’objectif des documentaires de Jean-Stéphane Bron et Mirjam von Arx. Pour parler des questionnements de leurs deux films : « The Brain » et « The Scent of Fear », les deux cinéastes ont discuté avec Lucie Bader de Cinébulletin lors du cinéma-brunch des Journées de Soleure en janvier 2021.

Les deux documentaires présentés aux Journées de Soleure abordent la question de la peur. Mirjam von Arx cherche à comprendre pourquoi l’humain a des angoisses, tandis que Jean-Stéphane Bron joue avec la peur que l’intelligence artificielle puisse remplacer le cerveau humain. Pour les deux documentaristes, la peur est importante au cinéma, car elle permet de réfléchir sur ce qui se passe autour de nous. Ils espèrent voir leur film sur le grand écran en mars 2021.

Dans « The Brain », le réalisateur cherche à explorer le monde de la science. « C’est pour moi une nouvelle force politique et économique et c’était très naturel d’aller voir du côté du cerveau », explique-t-il. Dans « The Scent of Fear », Mirjam von Arx explore la peur à travers la science. « Pourquoi avons-nous peur de l’angoisse » est une des phrases de son documentaire. « L’angoisse est souvent perçue comme une émotion négative », explique la réalisatrice. Elle souhaite à travers son documentaire montrer que l’angoisse n’est pas que négative. Selon Mirjam von Arx « s’il n’y a pas d’angoisse, il n’y a pas de vie », et à travers ce documentaire elle essaie de montrer que l’on peut surpasser nos peurs d’une manière ou d’une autre.

 

L’émotion pour comprendre

Il n’y a pas de grand discours scientifique dans les deux documentaires. Les cinéastes ont préféré miser sur des discours accessibles à tous, mais qui permettent de comprendre les réflexions scientifiques. « Dans un film, on peut emmagasiner une petite quantité d’informations, mais une grande quantité d’émotions », déclare Jean-Stéphane Bron. Et c’est par ces émotions que le réalisateur espère que les spectateurs se posent eux-mêmes des questions sur ce qu’ils regardent et qu’ils y trouvent des réponses.

Mirjam von Arx a choisi de transmettre le savoir des scientifiques en l’illustrant avec des animations, pour montrer que l’angoisse n’est pas une réalité en soi, mais le fruit de notre imagination. Dans les deux documentaires, on découvre la réflexion au travers des récits des protagonistes, qu’ils soient scientifiques ou non.

Avec la pandémie, les scientifiques sont devenus des acteurs de notre quotidien. Nombre d'entre eux sont passés sur nos écrans, dans nos radios ou dans nos journaux. Pour Jean-Stéphane Bron, les scientifiques ne devraient pas être les seuls à s’exprimer sur la pandémie. « On a besoin de philosophes, de sociologues qui puissent nous donner une autre vision de ce que nous vivons ».

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