Les festivals de cinéma, regroupés dans l’association « Conférence des Festivals » soulignent le rôle essentiels des salles de cinéma alors que la crise sanitaire menace leur existence.

Les 16 festivals regroupés au sein de la Conférence des festivals se battent pour la réouverture des cinémas et le maintien d’une offre culturelle diversifiée après la pandémie. Tel est le message qu’ils ont adopté à l’issue d’une table ronde virtuelle organisée pendant les Journées de Soleure. «Les exploitants de salles et les festivals de cinéma sont dans le même bateau. Nous construisons des ponts entre les films et le public. L’année écoulée a montré qu’il existait certains îlots dus aux services de streaming, mais ce qui manque actuellement, ce sont les ponts vers le public», a déclaré Edna Epelbaum, exploitante biennoise.

La réalisatrice Bettina Oberli, qui a présenté son film «Wanda, mein Wunder» lors de plusieurs festivals en ligne et à l’ouverture du Zurich Film Festival devant un public réel, complète : «Sentir comment un film est accueilli, quand les gens accrochent – seul un festival peut nous procurer cette sensation.»

Les festivals de cinéma suisses invitent les autorités à continuer d’apporter leur soutien aux salles lors du difficile processus de réouverture. La diversité de l’offre culturelle, qui existait jusqu’ici dans les cinémas suisses et que l’on nous envie dans toute l’Europe, doit être préservée. La pandémie a montré à quel point les entreprises, surtout les petites et les moyennes, étaient vulnérables, certaines ayant déjà dû fermer leurs portes.

 

Lieux de cohésion
 
Les salles de cinéma fournissent aussi une contribution importante à la cohésion sociale. «Les salles se trouvent pour la plupart au centre des villes et des villages», a expliqué Edna Epelbaum lors de la table ronde organisée par la Conférence des Festivals. «Elles font en sorte que ces centres demeurent animés et soient propices aux échanges. En plus, elles apportent une contribution économique précieuse, dont profitent aussi les bars, les restaurants et les magasins.»  

La politique cinématographique de la Suisse est axée sur une première exploitation dans les salles de cinéma. Si celles-ci disparaissaient, le cinéma d’auteur, en particulier, perdrait en visibilité et en importance. Un cinéma qui ferme ne rouvrira jamais plus. C’est cela qu’il faut empêcher. Les festivals de cinéma du pays invitent les responsables politiques, en dialogue avec la branche, de donner une perspective d’avenir aux salles de cinéma au-delà de la pandémie.

Les salles jouent un rôle essentiel pour les festivals, étant donné que la plupart des projections ont lieu dans les cinémas des communes. Si ces derniers font faillite, les festivals de cinéma seront privés de salles. Le problème ne concerne pas seulement les salles, mais aussi l’infrastructure onéreuse, qui doit toujours être à la pointe de la technique, de même que le personnel spécialisé en mesure de la faire fonctionner.
 

Les signataires sont les membres du comité de la Conférence des Festivals :

Stefan Dobler, Internationale Kurzfilmtage Winterthur (président)

Raphaël Brunschwig, Locarno Film Festival

Martine Chalverat, Visions du Réel, Festival international de cinéma Nyon

Philippe Clivaz, Festival International de Films de Fribourg

Anaïs Emery, Geneva International Film Festival

Anita Hugi, Journées de Soleure

Christian Jungen, Zurich Film Festival

Annette Schindler, Fantoche, Internationales Festival für Animationsfilm, Baden