Le cinéma Kosmos, à Zurich, renaît en tant que Frame, «maison des premières et première adresse du cinéma suisse», selon Christian Jungen, directeur du Zurich Film Festival. Explications.

En décembre dernier, le cinéma Kosmos fermait brutalement ses portes et déposait le bilan. La surprise n’était pas totale pour le milieu du cinéma zurichois, car les controverses sur la rentabilité de ce centre culturel duraient depuis longtemps. C’est en 2017 que le libraire Bruno Deckert et le cinéaste Samir se lancent dans l’aventure, avec la collaboration, en tant que directeur, du publicitaire Martin Roth. Ils veulent alors créer un lieu de rencontre interdisciplinaire, un contrepoint vivant et alternatif à la rénovation du quartier avec ce style passe-partout typique des CFF. En tant que propriétaire du bâtiment, la compagnie ferroviaire a soutenu le projet, mais le loyer annuel d’environ 1,3 million de francs n’était pas viable à long terme.

Pendant six mois, on n’a pas su ce qu’il adviendrait du bâtiment de 5000 mètres carrés et de ses six cinémas ultramodernes. Plusieurs exploitant·e·s de salles ont exprimé leur intérêt, comme Swisscom et ses blue Cinemas, le groupe Arthouse Commercio Movie, mais aussi d’autres entreprises prévoyant des concepts d’utilisation alternatifs. C’est finalement Spoundation Motion Picture AG, l’agence de marketing derrière le Zurich Film Festival (ZFF), qui a remporté le contrat. « Nous sommes très heureux que les cinémas aient pu être sauvés », déclare le directeur du ZFF Christian Jungen. Les locaux ont déjà été mis à profit dans le cadre du festival. « L’année dernière, le cinéma a été le deuxième plus fréquenté après le Corso », explique le directeur. « En outre, il nous ouvre les portes d’un autre public, beaucoup plus jeune. »

Sous la nouvelle direction, il sera rebaptisé Frame : « Contrairement aux autres cinémas, nous voulons offrir un cadre précis aux films. Les responsables de la programmation du ZFF seront souvent présents sur place pour saluer personnellement les gens. Nous enregistrerons aussi parfois de courtes présentations, diffusées avant chaque film et qui expliqueront pourquoi celui-ci a été sélectionné et pourquoi il nous plaît. »

Le coup d’envoi sera donné le 27 septembre avec la première mondiale d’« Early Birds », de Michael Steiner, première grande coproduction Netflix de Suisse. Ce « thriller néo-noir » se déroule à juste titre dans la Langstrasse toute proche. Il inaugure aussi le cinéma en tant que « maison des premières et première adresse du cinéma suisse ». L’exploitation régulière débutera le 9 octobre, juste après le festival.

 

Nous partageons l’engagement pour le cinéma en tant que lieu de rencontre culturel unique avec les initiateurs du projet «Kinolichter», qui réalisent des portraits vidéo d’établissements particuliers. Sur kinolichter.ch, vous pouvez par exemple découvrir le cinéma Xenix.