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Réalité virtuelle: une politique prudente

Pascaline Sordet
07 novembre 2016

Quel financement et à travers quels organes ? Les institutions publiques font des tentatives.

« Actuellement, pour un créateur en Suisse, il est difficile d’identifier d’où proviennent les fonds », affirme Emmanuel Cuénod. Il cite l’argent qui provient d’abord des écoles, que ce soit l’EPFL, l’ECAL, la HEAD ou la ZHdK, et précise que du côté de la Confédération, Pro Helvetia est un leader naturel grâce à Mobile, un programme provisoire axé sur l’interaction. Mobile s’est intéressé en premier lieu aux jeux vidéo, avant d’intégrer les livres interactifs, la réalité augmentée, le transmédia et maintenant la réalité virtuelle.

Michel Vust, le responsable du programme est un commentateur enthousiaste de la création digitale : « La réalité virtuelle est une nouvelle promesse, qui excite le milieu des jeux vidéo. C’est un domaine qui cherche toujours la nouveauté, que ce soit en termes de marché ou de technologie, et est prompt à l’intégrer. C’est à l’opposé du milieu de la musique qui fait de la rétention complète. » Au niveau de l'action politique, il se réjouit d’être avec Mobile dans le « premier train de la réalité virtuelle » et, constatant le potentiel des projets suisses, de « chercher à les intégrer dans les offres de soutien ».

Malgré tout, les sommes restent marginales : 400'000 francs pour tous les projets interactifs. Dès 2017, cette politique sera renforcée. « Si le potentiel créatif de la réalité virtuelle se confirme, il faudra voir comment se coordonner, projette Michel Vust. La plupart des institutions sont encore dans une phase attentiste. Même s’il y a de très bons projets, la réalité virtuelle reste une activité marginale pour beaucoup. » Les pouvoirs publics sont donc prudents face à un médium dont le modèle d’affaires reste à inventer.

« Attendre, dans l’innovation, ce n’est jamais une bonne idée », s’exclame Emmanuel Cuénod. Il appelle donc à un investissement massif des pouvoirs publics, « ne serait-ce que par opportunisme politique, parce qu’on a montré que les projets suisses étaient très porteurs ». Il plaide également pour la création de commissions dédiées, composées d’experts internationaux et capables de repérer l’innovation : « Je pense qu’il ne faut pas tout mélanger. Le prototypage, en réalité virtuelle, est très important. C’est comme si, pour faire un film, il fallait inventer la caméra. » Plutôt que de prendre le cinéma pour modèle, « le mode de financement devrait être plus proche de celui de la science, avec des gens qui vont se réunir en se demandant si le projet est intéressant en termes de spéculation ; en regardant le degré de questions qu’il apporte. Dans le cinéma, c’est une catastrophe, dans un dossier, il faut répondre à tout ! »

 

Texte original: français

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