La salle du Chinoworb, décorée dans différentes nuances de rouge chaud, est à la fois spacieuse et confortable. Au fond, en plus des rangées de fauteuils classiques, un coin avec des poufs invite à la détente.

Le cinéma de la petite ville de Worb, située à 9 kilomètres de la ville de Berne et qui compte environ 11’000 habitant·e·s, propose un programme varié et exigeant. On y voit aussi bien de grandes productions internationales que des films indépendants, dont de nombreuses productions locales, que viennent compléter une multitude d’événements parallèles comme des lectures et des retransmissions sportives.

Le cinéma se transforme ainsi en un lieu de rencontre pour différentes générations, où des films plus anciens sont remis au goût du jour dans le cadre du ciné-club et où le dimanche est réservé aux familles et aux enfants. On croit encore ressentir l’atmosphère d’autrefois, quand « Le baron tzigane » faisait l’ouverture du cinéma ou que Sophia Loren crevait l’écran devant un public de travailleur·se·s immigré·e·s italien·ne·s fumant des cigarettes. L’atmosphère de la salle est devenue plus calme, mais c’est toujours la même chaleur qui unit la clientèle et les exploitantes.

Le Chinoworb, construit en 1955 dans un bâtiment flambant neuf, est une institution culturelle de premier plan pour cette région rurale, comme en témoigne le prix culturel de Worb, obtenu en 2018. Le bâtiment typique des années cinquante, au centre du village, appartient aujourd’hui encore à la famille Läderach, active dans l’industrie textile et liée au cinéma dès ses débuts. Après une brève fermeture en 2012, il a fêté fin janvier de cette année son dixième anniversaire depuis sa réouverture. Le cinéma a même résisté au coronavirus et profité de cette pause forcée pour effectuer des travaux de transformation et de mise à niveau technique. À la direction, on retrouve Rita Suppiger et Binia Fröhlich, duo de femmes soutenues par de nombreux·euses bénévoles.