Il y a de cela 40 ans, le 1er octobre 1975, paraissait le premier numéro de « Ciné-Bulletin ».

C’est sur une initiative de David Streiff, directeur à l’époque du Centre suisse du cinéma (aujourd’hui Swiss Films), que fut créée la revue professionnelle. La publication bilingue avait pour but de regrouper les informations relatives aux différentes associations et d’améliorer la communication et les échanges au sein de la branche. Streiff présenta alors son idée devant les présidents de six associations de professionnels du cinéma au printemps 1975. L’ancien rédacteur et membre fondateur de la revue Martin Girod raconte l’épisode dans son article intitulé « Ancrage de la cohésion précaire », paru dans CB il y a 10 ans. « C’est ainsi que naquit – oh, tout provisoirement, pour trois mois, prudence helvétique oblige – un lien entre les protagonistes du « nouveau » cinéma suisse, les producteurs, les réalisateurs, les techniciens, les animateurs, les critiques de cinéma ainsi que les ciné-clubs et les salles de Cinélibre », écrit-il. Le moment n’est pas anodin : la première moitié des années 1970 voit naître en même temps plusieurs nouvelles communautés de production (comme Nemo Film), des associations (comme le Filmtechnikerverband) ainsi que le Centre suisse du cinéma, qui se chargera de la publication du « Ciné-Bulletin ». Pour nous, ce jubilé est l’occasion de lancer une série en quatre volets donnant la parole à d’anciens rédacteurs et rédactrices, priés de faire part de leurs réflexions personnelles sur leur travail ainsi que sur la position qu’occupait alors le bulletin au sein de la branche. Notre intention n’est pas de nous autocongratuler, mais il s’agit plutôt de poser un regard lucide sur le passé, et ceci à une époque marquée par d’importants bouleversements au sein du paysage médiatique. Un vent de renouveau souffle également du côté de « Cinébulletin » : nous avons reconçu et élargi notre site Internet, qui sera mis en ligne en août et présenté au festival de Locarno. Notre série démarre, comme il se doit, sous la plume du premier rédacteur de la revue : Pierre Lachat. Le journaliste culturel et critique de cinéma travailla pour « Cinébulletin » à deux reprises, de 1975 à 1980 (lorsque le flambeau fut repris par Georg Janett) et de 1995 à 1997. Vous apprendrez dans son texte pourquoi le poste se révéla être un véritable siège éjectable.

 

Kathrin Halter