Le Conservatorio Internazionale Science Audiovisive de Locarno relève les défis du marché.

Des sondages réalisés en interne ont permis de révéler que plus de 85 % des diplômé·e·s du Conservatorio Internazionale Scienze Audiovisive (CISA) restent au Tessin une fois leurs études terminées. Le directeur de l’école, Marco Poloni, nous explique qu’ils et elles y travaillent pour la RSI, les différentes sociétés de production locales, ou sur les plateaux de tournage. D’autres enquêtes plus précises auprès des ancien·ne·s élèves sont en cours de planification. Le CISA vise ainsi à se rapprocher un peu plus des besoins des étudiant·e·s et des évolutions de la branche et à continuer à affiner ses programmes de formation : « Les besoins du cinéma suisse se portent particulièrement sur les métiers de producteur·trice et d’ingénieur·e du son. C’est la raison pour laquelle nous développons des modules plus spécifiques et plus professionnels dans ces domaines », poursuit Marco Poloni. C’est ainsi que la haute école spécialisée réagit à la pénurie de main-d’œuvre souvent déplorée. Mais ce n’est pas une mince affaire : « Chaque jour, de nouveaux métiers apparaissent, très différents de la formation de base. Le rôle d’une école est d’adapter en permanence la formation proposée, et même si possible d’anticiper la demande du marché. Dans ce sens, la recherche et le développement de nouvelles compétences sont pour nous d’un intérêt primordial », explique le directeur du CISA. Très concrètement, les étudiant·e·s doivent aussi être mieux préparé·e·s aux défis pratiques et à la réalité économique du marché du travail. Un cours portant sur les points essentiels du travail indépendant sera par exemple intégré au programme. Enfin, à la question de savoir quelles innovations occuperont l’industrie à moyen terme, Marco Poloni déclare : « L’un des grands défis à venir pour certains domaines professionnels créatifs de notre branche sera la gestion des programmes recourant à l’intelligence artificielle. Dans ce domaine, beaucoup de choses sont en train de changer et la situation n’est pas encore claire. L’UE envisage des directives restrictives, aux États-Unis, on s’est mis d’accord sur des mesures appropriées devant à terme protéger la création. »