Laurent Kempf évoque les évolutions et les prochains défis du Soutien aux expériences numériques lancé par Cinéforom en 2019, et dont il a la charge.

Depuis la création du soutien aux expériences numériques, quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

La principale, celle qui nous amène d’ailleurs à nous adapter, c’est qu’il y a aujourd’hui pas mal d’œuvres numériques, notamment autour des arts vivants, pour lesquels un montant prédéterminé ne correspond pas aux besoins réels. Pour mieux y répondre, nous abandonnons dès 2023 le principe de bourses et laissons libre le montant demandé, jusqu’à un plafond comme pour les autres soutiens sélectifs. Nous ajoutons aussi un soutien possible au prototypage – en plus de l’écriture et de la réalisation. Avant, cette étape était intégrée dans les deux soutiens. Comme elle est cruciale, il faut aussi pouvoir la soutenir en tant que telle.

 

Comment vous coordonnez-vous avec les autres instances actives dans le domaine ?

Les liens sont assez ténus. Le nouveau pôle pourrait, on l’espère, agir de manière transversale là où nous ne pouvons pas, par exemple pour la diffusion, qui n’en- tre pas dans les soutiens que nous pouvons offrir. La question du timing est aussi importante. Quand notre soutien a été lancé en 2019, le Message Culture 2021-2024 était déjà en passe d’être mis en œuvre. Aujourd’hui, les cartes vont être rebattues. J’attends que les choses bougent au niveau national, s’arrêter à la définition du film de notre loi sur le cinéma ne correspond plus à la réalité des formats.

 

Comment définissez-vous votre champ d’action ?

D’abord, il faut rester le plus ouvert possible, et enlever toutes les restrictions inutiles. Les critères doivent rester dans le cadre de nos statuts : le principal étant que l’œuvre audiovisuelle réponde à une influence, le plus souvent du·de la spectateur·trice. L’essentiel est de savoir que tout change très vite et qu’il ne faut pas se figer. Notre fonds s’est ouvert depuis sa création aux coproductions. Cofinancer des projets internationaux doit permettre à la Suisse d’exister comme partenaire intéressant dans ce domaine.