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Bindu De Stoppani, produire et écrire avec les plateformes

Chiara Fanetti
05 janvier 2022

Bindu De Stoppani et la comédienne principale de la série, Claudia Gusmano.

2021 est l'année de la réalisatrice et scénariste tessinoise Bindu De Stoppani. Elle sort un film « 40 & Climbing » (hugofilm) et une série télévisée, « Guide astrologique des cœurs brisés ». Cette comédie romantique ironique, basée sur le livre du même nom de Silvia Zucca, raconte l'histoire d'Alice, assistante de production dans une petite chaîne de télévision, trentenaire et célibataire, à la recherche de l'amour. Ce projet représente une nouveauté pour les professionnel·le·s de l'audiovisuel helvétique : en effet, Bindu De Stoppani, née en Inde d'une mère suisse et d'un père américain et qui vit au Royaume-Uni depuis des années, l’a réalisé avec Netflix, l'un des services de streaming les plus populaires et l'un des plus attentifs à la production internationale.

 

Comment faire pour réaliser une production avec Netflix ?

C'est grâce à mes producteur·trice·s italien·ne·s, Italian International Film - Gruppo Lucisano, qui se sont intéressé·e·s à mon épisode pilote et mon pitch basé sur le livre. Dès la première rencontre, iels m'ont demandé : « Où vois-tu ce show ? » Je voulais raconter une histoire locale, mais de portée mondiale et Netflix m'a immédiatement semblé être le choix le plus logique.

 

Une fois entreprise la collaboration avec Netflix, est-ce que quelque chose a changé dans le processus d'écriture ?

Pas vraiment. Iels ont été très présent·e·s dès le début, avaient des idées claires et la collaboration avec mon producteur, qui a immédiatement fait confiance à ma vision, a été fondamentale. À de nombreuses reprises, j'ai dû aller au-delà de l'histoire du livre et j'ai toujours pu expérimenter. En tant qu'autrice, je me suis toujours sentie au centre de la discussion. De plus, iels sont les maîtres du feedback : iels ont la capacité d'expliquer de manière concrète et collaborative. Cela ne signifie pas que tu dois forcément mettre en pratique ce qui est dit, mais ça t’aide à trouver une voie à suivre.

 

Ces aspects sont-ils moins présents dans les structures de production plus « traditionnelles », au cinéma ou à la télévision ?

Il n'y a pas de comparaison possible. Dans les réseaux de télévision, iels devraient comprendre le métier de ceux qui créent des histoires visuelles. C’est un art, une dramaturgie. Ce n’est pas comme si tout le monde pouvait écrire un scénario. Les télévisions devraient interagir avec les auteur·trice·s. L'écriture est la phase la plus délicate : si le scénario est solide, cela facilite le travail de la mise en scène, de la troupe et de l’équipe. Si le scénario n'est pas bien orchestré ou s'il est influencé par les opinions personnelles des producteur·trice·s, sans penser au projet en soi, de graves problèmes peuvent surgir. Il faut prendre du recul, faire preuve d'objectivité, avoir une vue d'ensemble et Netflix a été très compétent à cet égard.

 

Netflix est une présence globale qui produit dans de nombreux pays. Il n’y a pas de risque d'uniformisation de la manière de raconter les histoires ?

C'est une question à se poser, mais je trouve qu'il y a une énorme valeur à pouvoir raconter des histoires locales qui résonnent dans le monde entier. Bien sûr, on veut tous appartenir à un lieu, mais on vit dans une réalité où les familles sont interculturelles, où les possibilités d'études et de travail sont globales et je peux m'identifier à tout cela, en tant que fille de ce monde, qui a vécu à de nombreux endroits. Pour moi, l'expérience humaine est au cœur de la narration et je pense que c'est la grande opportunité qu’offre les streamers : un regard sur le local pour raconter des histoires universelles.

 

Texte original en italien:

Produrre e scrivere con le piattaforme

Il 2021 è l’anno della regista e sceneggiatrice ticinese Bindu De Stoppani. Un film appena uscito, «40enni in salita»  (hugofilm features e RSI), e una serie tv, «Guida astrologica per cuori infranti» . Una commedia romantica ironica, tratta dall’omonimo libro di Silvia Zucca, che racconta la storia di Alice, assistente di produzione in una piccola televisione, trentenne e single, alla ricerca dell’amore. Questo progetto rappresenta una novità per i professionisti dell’audiovisivo elvetico: Bindu De Stoppani, nata in India da madre svizzera e padre americano e da anni vive nel Regno Unito, l’ha infatti realizzata con Netflix, uno dei servizi streaming più diffusi e più attenti alla produzione internazionale.

 

Come si arriva a realizzare una produzione con Netflix?

È stato merito dei miei produttori italiani, l’Italian International Film - Gruppo Lucisano, che hanno opzionato il mio episodio pilota e il mio pitch basato sul libro. Già alla prima riunione mi hanno chiesto «dove vedi questo show?». Io volevo raccontare una storia che fosse locale ma di respiro globale e Netflix mi è sembrata subito la scelta più logica.

 

Una volta raggiunta la collaborazione con Netflix è cambiato qualcosa nel tuo processo di scrittura, dopo l’episodio pilota?

In realtà no. Loro sono stati molto presenti, fin dall’inizio, avevano le idee chiare ed è stata fondamentale la collaborazione con il mio executive, che da subito ha avuto fiducia nella mia visione. In molti momenti sono dovuta andare oltre la storia presente nel libro e ho sempre potuto provare, sperimentare: come scrittrice mi sono sempre sentita al centro della discussione. Inoltre sono stati i maestri del feedback: hanno la capacità di spiegare in modo concreto, collaborativo. Non vuol dire che poi devi mettere in pratica quello che dicono, ma ti aiutano a trovare una via da percorrere. 

 

Questi sono aspetti che ti sembrano meno presenti nelle strutture produttive più «tradizionali»? Cinema, televisione…

In questo senso non ci sono paragoni. Nei network televisivi c’è bisogno di capire il mestiere di chi crea il racconto visuale. C’è un’arte, una drammaturgia. Non è che chiunque può scrivere una sceneggiatura. Le televisioni devono interfacciarsi con gli autori. La scrittura è la fase più delicata: se la sceneggiatura è solida facilita il lavoro per regista, troupe, cast. Se la sceneggiatura non è ben orchestrata o è influenzata dalle opinioni personali degli executive, senza che si pensi al progetto in sé, possono sorgere gravi problemi. Bisogna fare un passo indietro, avere un po’ di obiettività, pensare al quadro generale e a Netflix sono stati molto bravi in questo.

 

Netflix è una presenza globale che sta producendo in molti paesi. Non c’è il rischio che si vada ad uniformare il modo di raccontare?

È una domanda da porsi ma io trovo che ci sia un enorme valore nel poter raccontare storie locali che hanno eco in tutto il mondo. Certo, tutti vogliamo appartenere ad un luogo, ma viviamo in una realtà dove le famiglie sono interculturali, le opportunità di studio, di lavoro sono globali e io mi ci ritrovo molto in questo, essendo una figlia di quel mondo, che ha vissuto in tanti posti. Per me l’esperienza umana è il fulcro del racconto e questo secondo me è la grande opportunità degli streamers: uno sguardo sul locale per raccontare storie universali.  

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