Le Swiss Women’s Audiovisual Network s’est réuni pour la première fois en chair et en os, six mois après sa création : premier bilan.

Il y a encore deux ans, a expliqué Nicole Schroeder lors du déjeuner de réseautage organisé par le SWAN, il n’y avait presque aucune source d’information sur la place des femmes dans l’industrie audiovisuelle suisse, et la plupart des gens pensait que l’égalité était atteinte, ou en tout cas que les soutiens étaient également répartis en fonction des demandes. Mais les statistiques peignent un autre tableau : en 2013 et 2014, les projets cinématographiques menés par des femmes ont reçus 40 millions de francs de moins que ceux des hommes.

Pour rendre ces chiffres lisibles, Ursula Häberlin et Nicole Schroeder ont réalisé la première étude sur la diversité de genre dans l’audiovisuel en Suisse, avec l’aide de Matthias Bürcher et de Rachel Schmid et le soutien de l’ARF/FDS, de FOCAL et de Cinésuisse. Une brochure a été éditée avec les informations récoltées par cette étude, elle est disponible sur le site de FOCAL.

Malgré l’implémentation d’une loi sur l’égalité il y a vingt ans, les institutions cinématographiques n’ont jamais considéré utiles de créer des outils spéciaux pour les femmes dans le cinéma. Grâce au travail des associations de la branche (notamment l’ARF/FDS et FOCAL), le nouveau concept de soutien du cinéma de l’OFC inclut dorénavant la notion de diversité de genre, pas seulement au niveau du développement et de la réalisation, mais également pour la postproduction, la culture cinématographique et la formation continue. Cette mesure inclut une notion de proportionnalité et pas de quota, ce qui signifie que plus il y aura de projets soumis par des femmes, plus ces projets seront financés.

A Locarno, sur les 150 personnes inscrites au déjeuner, 15% étaient des hommes. Il est important de noter que l’égalité n’est pas qu’une affaire de femme, mais qu’elle touche tous les membres de l’industrie et que la diversité des regards profitent à tous.

Le but du SWAN est de faire se rencontrer les hommes et les femmes travaillant dans l’industrie audiovisuelle en Suisse et à l’étranger, de soutenir les femmes dans leurs projets professionnels, d’être une plateforme d’échange et d’informations sur la diversité de genre. Le groupe Facebook du SWAN, créé en janvier 2016, et où se concentre l’essentiel de l’activité online, compte actuellement plus de 850 membres.

Malgré ces premières étapes prometteuses, les actions du SWAN ne s’arrêtent pas là. Ursula Häberlin a expliqué que les discriminations sont aussi présentent dans les organes régionaux de financement et à la télévision, et qu’il est donc important que ces acteurs évoluent. Cinésuisse a créé un groupe de travail pour les soutenir dans le processus, afin que les données soient également récoltées de manière à être comparables, nationalement et internationalement.