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Apprendre à faire et à aimer le cinéma


07 août 2014

Reflex, un nouveau festival destiné au jeune public, fait son entrée dans le paysage cinématographique helvétique. L’occasion de faire le point sur l’offre que les festivals suisses proposent aux enfants et adolescents.

Visions du Réel et le Département genevois de l'instruction publique, de la culture et du sport (DIP) ont décidé de lancer conjointement la première édition du Festival Reflex – Festival romand du cinéma des écoles et de la jeunesse. 

Depuis maintenant quatre ans, le festival nyonnais proposait un concours de fabrication de films aux jeunes, tandis que le DIP organisait de son côté, depuis 20 ans, le Festival vidéo des écoles par le biais de son Service écoles médias. Les deux organismes ont donc décidé d’unir  leurs forces en créant une nouvelle manifestation. «Dans la continuité de notre travail à Visions, nous désirions non seulement encourager un public jeune à connaître le cinéma, mais aussi et surtout l’inciter à faire ce cinéma, à le créer, explique Philippe Clivaz, secrétaire général du festival Visions du Réel et membre du comité de pilotage de Reflex. Cela nous tenait particulièrement à cœur de permettre aux jeunes de proposer leurs propres oeuvres.»

Les jeunes Romands de 12 à 26 ans sont alors dès à présent appelés à prendre part au festival Reflex en participant à un concours sur le  thème «La paix dans le viseur»*. Pour se faire, ils devront proposer un film documentaire, de fiction ou d’animation de 3 minutes maximum. 

«A Visions du Réel, nous nous sommes toujours attachés à travailler sur la médiation culturelle auprès des jeunes. Nous le faisions déjà par le biais de nos jurys des jeunes, des projections scolaires et de notre blog des jeunes et de la collaboration avec la Lanterne Magique. Reflex nous permet alors d’aller encore plus loin», continue Philippe Clivaz.

Les films retenus par le comité de sélection seront projetés à Genève – le 14 avril 2015 aux cinémas du Grütli – et lors d’une projection spéciale durant Visions du Réel, le 22 avril 2015, à Nyon. Ils seront également diffusés en boucle, durant le festival, à l’espace d’exposition La Grenette. «Un jury professionnel décernera des prix par catégorie et un Grand Prix; deux Prix du public seront décernés au meilleur film toutes catégories confondues. L’un sera remis par le public genevois et l’autre par le public nyonnais», souligne encore le secrétaire général. 

 

Les jeunes mis à l'honneur

L’originalité de Reflex tient au fait qu’il ne propose pas des films de ou pour les jeunes qui existent déjà, mais qu’il les incite à fabriquer leurs œuvres. Reflex devient alors le premier festival romand de cinéma des écoles et de la jeunesse. En suisse alémanique, depuis 1976, le Schweizer Jugendfilmtage propose quant à lui des œuvres de jeunes réalisateurs suisses. Cette année 47 films de 21 cantons seront projetés durant le festival qui se tiendra du 18 au 22 mars 2015. Au Tessin, le festival Castellinaria se veut depuis 27 ans une fenêtre sur un cinéma destinée au jeune public et dont les membres mêmes du jury des différentes compétitions sont des jeunes âgés de 6 à 20 ans (lire interview de Giancarlo Zappoli, directeur artistique de la manifestation, p. 11).

 

Collaboration fructueuse

Si certains festivals ont pris le parti de faire des jeunes le point central  de leur programmation, d’autres manifestations, quelles que soient les spécificités de leur sélection, cherchent également à offrir aux jeunes des films, événements, forums ou discussions.

Ainsi, le NIFFF, Fantoche, le Festival Tous Ecrans, le Festival del film Locarno, les Internationalen Kurzfilmtage Winterthur, ou encore les Journées de Soleure, se dédient également à la sensibilisation du jeune public.

Pour ce faire, ils font, entre autres collaborations, souvent appel à la Lanterne Magique. «Nous travaillons régulièrement avec les festivals qui souhaitent proposer une «carte» public jeune qui corresponde à la tranche d’âge où nous pouvons faire valoir notre expertise, soit les six-douze ans»,  explique Vincent Adatte, codirecteur de l’association. 

Différents types de collaborations peuvent être mises en place. Dans le cas de Fantoche, par exemple, la Lanterne est mandatée pour établir une sélection compétitive de courts-métrages destinée au jeune public. Il en va quasiment de même pour Winterthur, si ce n’est que, dans ce cas précis, l’association et le comité du festival alémanique travaillent main dans la main sur la programmation. Pour le NIFFF et Locarno, il s'agira en revanche de travailler sur un film en particulier. «Nous préparons alors une projection comme nous les proposons habituellement à nos membres: avec un matériel de base distribué en amont et des animateurs entourant la projection», explique Vincent Adatte. Dernier cas de figure, et c'est ainsi que se fait la collaboration avec Festival Tous Ecrans ou encore Visions du Réel, la Lanterne propose une mise en perspective du programme proposé aux jeunes, en organisant des ateliers spécifiques.

Ces différentes formes de collaboration permettent alors aux enfants de découvrir des œuvres variées et souvent totalement inédites. "Si l'on prend l'exemple du NIFFF, notre collaboration avec le festival neuchâtelois nous permet de sensibiliser les plus jeunes au genre fantastique, un genre qui n’est pas forcément facile d'accès pour des enfants, et ce toujours encadré par des professionnels de la Lanterne".

Quelle que soit la méthode employée, l'essentiel est une fois de plus de faire vivre le cinéma auprès des jeunes, et pas uniquement en les invitant à le regarder, mais également en les faisant participer, et qui sait, en encourageant des vocations

 

*Les inscriptions se font d’ici au 9 janvier 2015. Plus de renseignements sur festivalreflex.ch

 

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