La pandémie actuelle dépeint un avenir incertain pour les cinéastes du monde entier. Les gouvernements et institutions culturelles aux quatre coins du globe travaillent ensemble pour trouver des solutions permettant d'assurer une sécurité financière. Aperçu de la situation en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne.

Grande-Bretagne (Screen International):

Après que le gouvernement britannique ait ordonné la fermeture de tous les cinémas, le chancelier Rishi Sunak a annoncé que le gouvernement paierait 80 % des salaires des employés de cinéma, à hauteur de 2'500 £ par mois. Les indépendants en sont toutefois exclus. Pendant ce temps, les studios de cinéma et les exploitants mettent en œuvre leurs propres stratégies pour surmonter la crise.

La durée réglementaire entre la sortie en salle et la diffusion en streaming (16 semaines) sera abrogée au Royaume-Uni. Des studios tels que Universal, Warner Bros., Sony, Paramount et Disney ont annoncé que des films qui étaient auparavant diffusés dans les salles de cinéma seront désormais proposés aux clients en VoD.

Les réactions des cinémas indépendants sont mitigées bien que dans l'ensemble, la stratégie tend plutôt à être soutenue. La publicité des films étant ainsi assurée. Comme en témoigne Allison Gardner, directrice de la programmation du Glasgow Film Theatre, les responsables n'ont pas peur que la VoD et les services de streaming remplacent le cinéma : "les cinémas offriront toujours au public une meilleure expérience que celle qu'il peut avoir chez lui".

France (Le Film français):

Le gouvernement français a annoncé des mesures exceptionnelles de soutien aux intermittants et aux employés du secteur culturel. Du 15 mars jusqu'à la fin de la pandémie, il est prévu de garantir des prestations d'assurance chômage aux salariés intermittents du spectacle et aux autres travailleurs du secteur culturel, y compris ceux qui perdent leur droit à l'indemnisation pendant cette période de crise.

La Fédération des Employeurs du Spectacle vivant, de la Musique, de l'Audiovisuel et du Cinéma (FESAC) et l'ensemble des fédérations de salariés du secteur demandent des précisions sur les annonces du gouvernement dans une lettre commune. Ils demandent des mesures supplémentaires, sur la base de l'expérience du fonds d'urgence post attentats de 2015, afin de permettre aux entreprises de verser des indemnités aux travailleurs sous contrat à durée indéterminée ou déterminée.

Allemagne (Filmecho/Filmwoche):

Afin d'atténuer les effets de la crise sur l'industrie cinématographique allemande, le comité exécutif du Filmförderungsanstalt (FFA) a décidé d'un ensemble de mesures dont la création d'un fonds de soutien. Entre autres choses, les délais de remboursement des prêts et de paiement des impôts pour les cinémas seront prolongés à partir du 1er mars 2020. Les projets de films qui ont dû être interrompus en raison de la pandémie n'auront pas à rembourser leurs subventions. Dans les domaines de la distribution et de la vente de films, entre autres, le remboursement des subventions sera également annulé. Afin de lancer ces mesures, le FFA met en place un fonds d'aide auquel participeront les autres bailleurs de fonds au niveau régional et étatique.

Le Medienboard Berlin-Brandenburg (MBB), par exemple, a mis en place un programme d'aide d'urgence pour les cinémas basé sur le "Prix du programme cinéma", effectif dès à présent. Cette année, les montant des "Prix du programme cinéma" vont plus que doubler pour atteindre environ 1,1 million d'euros. En outre, tous les cinémas de Berlin et du Brandebourg qui ont déposé leur candidature pour les Prix du Programme MBB 2020 recevront une aide immédiate de 10 000 euros.