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Editorial

L'art, le lobbying, l'argent

Dans « I Pay For Your Story », Lech Kowalski paye des Américains pauvres pour entendre leurs histoires: 15 dollars pour 15 minutes. L’édition 2017 est la dernière sous les auspices de Luciano Barisone. Après sept années à la tête du festival, le directeur artistique quitte Visions du Réel. Non sans ferté, oset-on imaginer, même si l’Italien ne se départit jamais de sa modestie coutumière. Depuis son entrée en fonctions en 2011, le nombre de spectateurs a quasiment doublé, même s’il n’a jamais fait la cour du grand public – sa sélection a toujours été un mélange d’œuvres exigeantes et de flms destinés à un public plus large. Cette année le programme compte 179 flms, dont 105 (!) en première mondiale. Vous trouverez les 36 (co)productions suisses ainsi que la liste des tables rondes, apéros et autres rendez-vous destinés aux professionnels dans l’agenda au milieu de ce numéro. Au nombre de ceux-ci, un dîner politique : la Soirée de l’audiovisuel indépendant romand est l’occasion pour les professionnels de rencontrer diférents politiciens et de plaider les intérêts de la branche. Nous avons demandé à une dizaine de politiciens romands ce qu’ils attendent de l’événement, et les avons interrogé sur leur rapport au cinéma en général et aux flms suisses en particulier. « Ma vie de Courgette » a été cité à plusieurs reprises ; chouchou romand (presque 148’000 entrées à la fn mars) qui devrait bientôt être rattrapé outre-Sarine par la comédie féministe de Petra Volpe « Die Göttliche Ordnung » (bientôt 100'000 entrées, deux semaines après sa sortie). De tels succès sont nécessaires pour faire avancer les choses en politique. Ils sont aussi utiles aux plus petits flms qui connaissent moins de succès, et servent à légitimer la branche entière aux yeux de certains. Cinébulletin profte aussi de marquer sa présence dans le cadre du festival : organisée en collaboration avec Visions du Réel et SSA/Suissimage et modérée par notre rédactrice Pascaline Sordet, une table ronde rassemblera deux réalisateurs et une productrice autour de la question de la rémunération des protagonistes dans le cinéma documentaire. Nous avons demandé à quatre cinéastes suisses de nous faire part de leur position sur le sujet, et avons également interrogé Thomas Geiser, professeur en droit du travail, sur certains aspects juridiques du problème. Nous vous souhaitons des journées pleines d’inspiration au bord du Léman !

Kathrin Halter

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Sommaire n°493